Aventurières insoumises

Aventurières insoumises de Murielle Mollo

eBook : 9,99 €

Le livre

Plongez au cœur de la Seconde Guerre mondiale avec Aventurières insoumises, un roman captivant qui met en lumière la force inébranlable de trois femmes extraordinaires face à l’envahisseur fasciste.

Louise, 18 ans, incarne la bravoure en tant qu’agent de liaison dans le maquis limousin, risquant sa vie à chaque mission pour la liberté de son pays. Talia, une juive polonaise réfugiée en France, défie l’oppression nazie en continuant d’exercer son métier malgré les dangers qui l’entourent. Pendant ce temps, Hannah, une fillette téméraire au destin d’enfant cachée, porte le fardeau de l’inquiétude pour ses parents tout en dissimulant son chagrin.

Inspiré de faits réels, Aventurières insoumises tisse un récit captivant qui rend hommage à ces femmes d’exception, à leur courage et à leur insoumission. Leurs chemins, originellement destinés à se croiser, sont aujourd’hui réunis de manière poignante à travers cette fiction immersive. Découvrez cette épopée émotionnelle, où l’espoir et la résilience transcendent les épreuves les plus sombres de l’Histoire. Une ode à la force féminine, à la persévérance et à la solidarité dans les moments les plus difficiles. Aventurières insoumises vous transporte au cœur de la tourmente pour célébrer le triomphe de l’humanité sur l’adversité.

Pourquoi avoir écrit ce livre et comment vous en est venue l’idée ?

1/ Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Originaire de Lyon, capitale de la Résistance française choisie par Jean Moulin pour créer le Conseil National de la Résistance, je suis très tôt interpellée par l’histoire de la Seconde guerre mondiale. Plus tard, lorsque je pars vivre à Aix-en-Provence, je m’investis pendant cinq ans dans le projet de la fondation du Camp des Milles, pour la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

2/ Comment vous en est venue l’idée ?

Hantée par la persécution des Juifs durant la Seconde guerre mondiale, nourrie par l’histoire de ma propre famille, de ma belle-mère engagée très jeune dans la Résistance, puis de cette famille juive traquée, j’éprouve l’envie d’écrire ce roman largement inspiré de faits réels.

Premières pages

Prologue

La poussière soulevée par l’ouverture du carton fait tousser Nathalie. Accroupie sous le plafond du grenier éclairé par une lucarne, elle n’en croit pas ses yeux. Elle vient de mettre la main sur le secret familial, jusque-là camouflé. D’un geste tremblant, elle tourne les pages de ces pièces d’archives qui lui révèlent ce que sa mère, Hannah, a toujours voulu cacher à ses enfants. 
Toute sa vie, Hannah Stein n’a eu de cesse de refouler au fond d’elle-même ses souvenirs qui la tenaillent encore aujourd’hui… Elle a éprouvé le besoin de chasser de ses pensées ces images qui l’ont traumatisée, ces blessures qui l’ont marquée au fer rouge. 
Peut-être est-ce sa stratégie de survie ?
Elle ne veut pas, elle ne peut plus avouer sa judéité, elle a rejeté tout cela, ses origines, sa religion, ses croyances. Comment pourrait-elle continuer de croire en un Éternel absolu, alors qu’elle a approché de si près l’horreur de la Shoah ?
Néanmoins, Hannah a tout conservé, classé et répertorié les traces de ce passé douloureux, comme si le fait de garder ces papiers pouvait la libérer de ce poids, lui conférer un droit à l’oubli, lui éviter de se livrer, de témoigner, l’exempter de son devoir de transmission et de mémoire au moins envers les siens.
La mémoire, ce miroir si déformant… Transformer le souvenir, remanier le passé, pour déclencher le processus résilient, dit Boris Cyrulnik. 
Des souvenirs tellement parcheminés, qu’on ne sait plus très bien s’ils ont réellement existé. Le vrai et le faux se mêlent et se superposent dans un artistique fondu enchaîné produit par l’imaginaire, né de l’inconscient. 
La gomme de la mémoire, cette gomme rose et bleue de notre trousse d’écolier, aplanit les rugosités, estompe et adoucit la réalité, enrosit les souvenirs. 
Pour se débarrasser des scories les plus douloureuses. 
Pour ne garder que l’idéalisation du passé. 
Enfin, pour réparer le passé… 
Le plus incroyable, c’est que personne, jusque-là, n’a eu la curiosité d’ouvrir ce carton, fermé par un ruban adhésif si vieux qu’il en est décollé par endroits. 
Peut-être par crainte de devoir porter ce contenu au grand jour. 
Mais malgré les déménagements successifs, la boîte à secrets n’a été ni jetée ni égarée, mais trimballée au gré des pérégrinations, comme une pièce à conviction indéfectible et silencieuse, attachée à la famille, comme un élément indissociable du puzzle… 

Talia

Varsovie, juillet 1926

Les fragments de verre crissent sous le pied droit du jeune marié. David saisit la main de son épouse pour quitter le dais nuptial, sous les acclamations des invités et le regard souriant du rabbin. Dans sa robe aux volants de dentelle, Talia resplendit de bonheur. Sur le perron du temple, un photographe immortalise le baiser des tourtereaux. Le temps d’un instant, l’azur de leur iris se mélange, tandis que leurs lèvres se rassemblent. Tous deux viennent de sceller leur union dans la synagogue Nożyk, rue Twarda, l’une des plus grandes de Varsovie. 

Depuis la Constitution de Mars, les Juifs bénéficient des mêmes droits que les autres citoyens et conservent leur liberté de culte. Aussi, chaque mariage célébré ici réjouit le maître des lieux. 

La foule s’est pressée pour assister à la cérémonie, famille et amis de David et Talia. En cette journée ensoleillée, tout augure de longues années de bonheur. À l’enthousiasme des Mazel Tov clamés en chœur par les uns, d’autres répondent en lançant sur les mariés des poignées de riz, dont les grains s’accrochent au voile de Talia, s’immiscent entre les pétales des fleurs qui ornent sa couronne et glissent sur sa chevelure platine. 

Après mille embrassades, le cortège s’ébranle pour mener tous les invités à la salle de restaurant où la fête va se poursuivre jusqu’au bout de la nuit. Toute la Communauté a répondu présent pour se joindre à la célébration et honorer l’alliance de ces deux enfants du pays. Et cela en fait du monde, d’autant que la Pologne abrite la plus forte population juive d’Europe ! 

La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre et tous ont accouru des quatre coins du pays, dès lors que leur nom figurait sur la liste des invités. On n’aurait manqué cela sous aucun prétexte ! Pour les parents des époux, rien n’est trop majestueux. D’ailleurs, tous ont l’habitude d’organiser de fastueuses réceptions, pour les mariages, les milas ou les bar-mitsvas. C’est à chaque fois l’occasion de réunir des centaines de convives qui partageront avec eux ces moments si importants d’une vie. 

On en parle

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Article dans le journal du Crif

 

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