Verbis

370 pages
eBook : 9,99 €

Verbis de Brigitte Banjean

1er prix du roman régional Lions Club, Sud-Est

4e de couverture

 Cherche écrivant(e)
Sensible et intéressant(e). 
Pas sérieux s’abstenir. 
Envoyer courrier à 
Vincente Gonzalez
21 rue Frédéric Mistral 
13100 AIX-EN-PROVENCE 

Par cette petite annonce, la vie de plusieurs personnes fut transformée. 

Les mots sont au coeur de VERBIS, avec leurs secrets, leur musique, leur puissance. Le soutien à l’écriture, l’entraide et la formidable passion d’écrire sont les thèmes principaux de ce roman. De nombreux personnages s’y croisent, dévoilant des tranches de vie où s’entrelacent des destins différents et pourtant liés. Les joies et les peines de la création, l’écoute de ses envies profondes, l’addiction mais encore, l’envol des enfants devenus grands sont les fils conducteurs de l’histoire. 

Les plus de ce roman

  • Préface d’Antonine Maillet, Prix Goncourt 1979 pour « Pélagie la charrette ».
  • Une histoire à travers cinq décennies, de la France au Québec.
  • La littérature se mêle au quotidien, mot pour mot.

Interview

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Je voulais écrire sur les gens qui écrivent. Ils apparaissent souvent hors normes, un peu en marge des règles classiques d’une vie bien rangée, ce qui, vu de l’extérieur, les rend à la fois charmants et attachants, et parfois énervants pour ne pas dire insupportables. Développer certains traits de caractères, aborder une forme d’addiction et immerger des faits réels dans le cheminement romanesque m’a semblé jubilatoire.

Comment vous en est venue l’idée ?

L’envie de rédiger un roman qui évoquerait les livres et le goût d’écrire me tenaillait depuis longtemps. Les personnages de VERBIS m’ont ensuite entraînée vers des variations importantes du champ créatif qui s’inspire parfois du vécu qu’il détourne, enjolive ou noircit au fil du récit.

Premières pages

Une petite annonce au style télégraphique fit sourire Sylvain. Assis du bout des fesses sur une chaise qui se voulait accueillante, il relisait ces quelques lignes au moment même où le dentiste ouvrait la porte et lançait un « Bonjour, je vous en prie, entrez » avant de le précéder vers la salle de soins d’où s’échappait une forte odeur mentholée. Sylvain reposa le journal sur la pile de magazines, puis se ravisa, le reprit en main et, sans plus réfléchir, le glissa dans son cabas, calé entre la salade et les fruits. Étonné lui-même de son geste impulsif, il quitta la salle d’attente, longea le couloir et rejoignit le stomatologue avec appréhension. Ses mains transpiraient sur les anses du cabas qu’il déposa près de la porte de sortie. Après les échanges de politesse usuelle, il se retrouva allongé sur le fauteuil incliné, les mains expertes du praticien manipulant des instruments barbares à l’intérieur de sa bouche grande ouverte pour la circonstance. Ne pouvant ni bouger ni parler, le mieux en pareille situation était de laisser son esprit vagabonder ; domaine où Sylvain excellait. Certains auraient parlé d’hypnose ou de sophrologie, mais il préférait évoquer l’idée de rêverie éveillée, état de grâce dans lequel il s’évadait très souvent et qu’il maîtrisait parfaitement. Évidemment, un carnet et un crayon auraient été d’une aide complémentaire mais le contexte ne s’y prêtait pas.

« Cherche écrivant(e) sensible et intéressant(e) ». Surprenant ce terme d’écrivant, rarement utilisé comme substantif, le participe présent éveillait sa curiosité. Et ce style laconique un peu désuet, sans adresse mail ni numéro de téléphone, était plutôt singulier mais justement, ce côté mystérieux l’intriguait terriblement.

Il sortit du cabinet dentaire, la moitié du visage paralysée par l’anesthésie résiduelle et prit le chemin du retour. Il n’osa pas ouvrir son cabas dans la rue, pourtant l’annonce attisait encore sa curiosité. Arrivé chez lui, le numéro 219 de la revue « Écrilire », paru en juillet, lui brûlait les doigts et, de la porte-fenêtre, il le lança sur la table de la terrasse avant de mettre au frais la laitue et les pêches. Il profita ensuite du calme temporaire que l’absence de sa tribu lui procurait pour rouvrir le fameux journal et tenter d’organiser les idées qui affluaient.

Vincente est un prénom mixte, et même s’il est féminin le plus souvent, Sylvain s’interrogeait. Il se souvenait d’un certain « Vincente Rossi », volubile garçon croisé dans ses années lycée, dont le charme italien résistait aux taquineries à propos de son petit nom aux airs de fille, qu’il revendiquait en emblème héraldique de ses ancêtres ritals. Donc, Vincente Gonzalez, inconnu(e) mystère au prénom d’origine latine et au patronyme de consonance hispanique, cherchait un écrivant.  Que l’annonce provienne d’un homme lui semblait logique bien qu’il ne puisse dire pourquoi, et y répondre apparaissait alors plus facile mais il était important de ne pas commettre de maladresse. Sylvain, avachi sur le canapé en rotin dans l’angle de la terrasse, les yeux perdus dans le vide, caressait machinalement le poil rêche de Tina dont la queue s’activait frénétiquement dès que son maître était près d’elle. La petite chienne le fixait de ses grands yeux jaunes et trottina derrière lui jusque dans la maison.  Sylvain s’installa à son bureau, sortit une feuille de papier blanc, utilisa un stylo noir dont la mine glissait bien et se lança, emporté par le flot de ses pensées, pour rédiger d’un seul jet et en quelques minutes la lettre qui allait bouleverser sa vie.

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