L’erreur d’un père

L’erreur d’un père de Sylvie Teper

En souscription à un prix intéressant jusqu’au 16 mai 2024 date de mise en vente en librairie

Le livre

Découvrez L’erreur d’un père, un roman captivant. Suivez Arthur, un garde-chasse introverti dont la vie est bouleversée par un acte impulsif et tragique qui déstabilise l’existence de trois familles. L’arrivée de Camille, une jeune femme à la jeunesse envoûtante, marque le début d’une histoire d’amour passionnée, mais aussi le prélude à un drame qui les séparera brutalement.

Fuyant son passé, Arthur se retrouve hanté par les questions qui l’assaillent: est-il un coupable en cavale ou une victime du destin? Sa quête désespérée de vérité le mène à un village mystérieux, un lieu où chaque indice peut se révéler un piège et chaque visage, une façade derrière laquelle se cache une douleur inavouée.

Plongez dans un suspense haletant qui explore les profondeurs de l’âme humaine, dévoile les secrets d’une société à deux visages et vous conduit à travers un labyrinthe de vérités cachées. L’erreur d’un père est une exploration fascinante du poids du silence et de la justice, avec un dénouement aussi surprenant qu’implacable. Ne ratez pas ce voyage intense au cœur des ombres de l’humanité, où chaque page vous tient en haleine jusqu’à la dernière révélation.

Questions à l’auteur

Pourquoi avoir écrit ce livre et comment vous en est venue l’idée ?

J’ai été bouleversée par les faits réels dont je parle. Ces faits, soit je les ai côtoyés, soit on me les a rapportés. Mais tous sont vérifiables. Certains sont choquants, inadmissibles, mais perdurent encore en France, malgré les lois., et nombreux sont ceux qui l’ignorent… Les autres, me touchent tout autant, car ils nous concernent tous, comme le droit d’être ce que l’on est, le droit de choisir sa vie,  le droit d’aider ceux qu’on aime… Quant au métier réel, utile mais illicite, d’une de mes héroïnes, il surprendra plus d’un lecteur et, peut être, comme moi, ces lecteurs l’admireront….
Seuls mes personnages et l’histoire qui les relie sont fictifs.

L’erreur d’un père est votre quatrième roman. Contrairement aux trois précédents, celui-ci ne se situe pas au Moyen Âge, mais en 2017. Qu’est-ce qui a motivé ce changement radical ?

J’ai effectivement étudié le bas Moyen Âge pendant trois ans. Mais auparavant, j’ai aussi fait des études de pharmacie, de la recherche en pharmacologie, passé une thèse de botanique. Mon dernier roman, « l’Erreur d’un père », est en partie nourri de ces connaissances et expériences.

Ce roman aborde des sujets troublants dont je n’avais jamais entendu parler ni même du métier d’une de vos héroïnes. Ce roman serait-il inspiré de faits réels ?

Oui et malheureusement tous ces faits existent encore de nos jours…   Par contre, les personnages et leur histoire personnelle sont fictifs.

Avez-vous changé votre manière de travailler, d’écrire entre la légende de Jean l’Effrayé et l’erreur d’un père ? 

Non. Je commence toujours par la recherche de documents sur les thèmes envisagés. Puis je vais sur les lieux pour observer, écouter, toucher, sentir, et, ainsi, je peux rendre vivants, les différents lieux. Quant à l’écriture, je dirai que je travaille particulièrement la technique, la construction, les personnages, ne serait-ce que pour maintenir l’intérêt du lecteur et le suspens de l’histoire jusqu’à la dernière ligne.

Une particularité intrigante de ce roman réside dans le fait qu’aucun nom de ville n’est mentionné. Pourquoi cette décision ?

Pour montrer que cela peut arriver à côté de chez vous.

Premières pages

Prologue

Mars 2017

Forêt privée.

Défense d’entrée sous peine de procès-verbal.

Arthur Verdier, vingt-huit ans, garde-chasse, inspecte le chemin vicinal et les alentours du bois, avant de se glisser, à son tour, sous le grillage à mailles serrées. Il ne pense pas à l’infraction : il suit Camille, qui s’entête à vérifier une rumeur du pays. Cependant, dès l’instant où il se redresse et nettoie son pantalon du revers de la main, la nervosité le gagne. Pourtant, rien ne paraît anormal, à ses yeux. Douze ans d’expérience dans les forêts ne trompent pas. Alors ? S’agit-il de pièges, d’embûches préparées par le propriétaire ou les braconniers ? Non. Pas même du risque d’une balle perdue : à cette époque, la chasse est fermée. Quoique cette année, celle au sanglier se prolonge jusqu’à la fin du mois.
Non. Son sentiment d’étrangeté réside ailleurs.
Un craquement sur sa droite.
Il tourne la tête, écoute, scrute…
— Tu viens ? s’impatiente Camille.
Il se le demande, inspecte encore une fois autour d’eux.
— Magne-toi ! s’énerve-t-elle, à voix basse.
Il hésite encore, toutefois, à voir se dandiner la paire de fesses moulées dans un pantalon noir, qu’il tenait cette nuit dans ses mains, il cesse de se questionner et la suit. Mais, il la revoit, allongée, dans les fougères, imagine la douceur de sa peau, sa main glisser… Inévitable. Son corps réagit violemment. Il se retient de la saisir, là, sur l’instant, et gravit vite le flanc herbeux, piqueté de jonquilles.
Ils grimpent l’un derrière l’autre.
L’oreille exercée d’Arthur perçoit un frottement. Il s’immobilise, fixe aussitôt la source du bruit sur sa droite, et semble apercevoir quelque chose. Peut-être pas. Il distingue mal.
Il cherche la fille.
Ce corps d’une vingtaine d’années l’attend déjà sur le plateau. Elle l’incite de la main à se dépêcher de la rejoindre.
— J’ai l’impression que quelqu’un nous suit, murmure-t-il en arrivant à sa hauteur. Là-bas, dans le taillis…
Elle jette un coup d’œil dans la direction indiquée, quand il perçoit, au pied de la butte, mais un peu plus vers l’est, un toit blanc et plat, à travers les cimes. Il lui rappelle quelque chose, mais déjà, Camille se remet à marcher.
Deux kilomètres plus loin, la chênaie cède la place à une plantation de résineux, et l’ambiance change aussitôt : elle s’assombrit. Une colonie de troncs aux écorces pustuleuses se dresse devant eux, tels des seigneurs d’une autre époque. Dans le sous-bois, des branches jonchent un tapis d’aiguilles, et des fougères, recroquevillées comme des petits vieux dans une maison de retraite, se manifestent dans l’obscurité de la sapinière. Le soleil n’entre pas dans ce milieu. Une prison ? Oui, il éprouve cette sensation, face à ce bois qui n’invite ni à la promenade ni à la rêverie.
« Forêt abandonnée, non gérée… », pense le garde-chasse.
— Tu vois un chemin ? chuchote Camille.
— Pourquoi, tu ne parles pas normalement ?
— Imagine que le propriétaire nous intercepte. On y va ?
Il fronce les sourcils. Est-ce la détermination de sa copine qui l’interpelle ? Il ne sait pas, mais son comportement le dérange. Il essaie de comprendre quand, déjà, elle force un passage. Alors, il examine encore une fois les lieux, derrière lui, puis à droite, à gauche, et la rejoint.
Ils se faufilent comme ils peuvent entre les troncs.
Impossible de suivre une ligne droite.
Une mousse noire couvre le dos des branches. Aucune empreinte, aucune trace de pas. Pourtant, il perçoit des bruits.
Il avance, oreilles, yeux, narines en éveil. Comme une proie aux aguets.
Un hennissement les surprend. Un deuxième. Un troisième. Ces cris figent Arthur et Camille sur place.
Des chevaux ?
Il scrute aussitôt l’espace, cherche une trouée, une clairière…
— Ils ont peur, lâche Camille.
— Non. Ils souffrent, ils se plaignent, répond Arthur. Peut-être même appellent-ils au secours…
Camille regarde dans le bois, puis derrière elle.
— Tu crois qu’ils sentent la présence d’un loup ? Une légende veut…
— Je n’ai vu ni empreintes, ni crottes, ni poils.
— Même pas ceux des chevaux ?
— Ça ne colle pas ! Bordel, qu’est-ce qui se passe ici ? Mets-toi derrière moi ! lui ordonne-t-il, en la tirant par le bras.
Elle se dégage aussitôt de son emprise et lui lance qu’elle ne reçoit aucun ordre, surtout pas d’un homme ! Puis, elle balaie des yeux les alentours, sans ajouter un mot.
Il l’observe, hésite à lui confier ses craintes. À quoi bon l’affoler ? Puis, il se décide et intime à Camille de le suivre, de faire demi-tour.
Elle ne bouge pas. Il chasse de la main une nuée de moucherons autour de sa tête, Elle semble chercher quelque chose ou quelqu’un, parmi les troncs.
— Aucun sentier de visible, remarque-t-elle. Pourtant, des chevaux y ont pénétré. Il existe donc un accès quelque part : ils ne se sont pas glissés sous la clôture comme nous.
— Viens ! insiste Arthur. On est dans une forêt privée. Tout ça ne nous concerne pas…
Un hennissement.
— Tu avais raison : les bêtes nous appellent. J’y vais, déclare-t-elle.
Il n’en revient pas : cette femme lui paraît plus déterminée qu’effrayée. Elle ne parle même plus de son objectif : retrouver la table de grès gravée de signes, que la légende décrit comme une voix ancestrale, figée dans la pierre. Camille semble avoir changé de but, maintenant : elle écarte des rameaux, se bat avec des tiges, trébuche, tombe.
Il accourt, l’aide à se relever.
— Camille ! chuchote-t-il. Personne ne chevaucherait dans un tel milieu. Aucun cavalier…
Encore ces cris.
Par instinct, ou par l’expérience acquise à l’adolescence, il cherche des yeux un bâton. Un solide. Lourd…
Quelques pas plus loin, il ramasse une branche, la casse contre un tronc, ne garde en main qu’une sorte de gourdin.
Camille ne réagit pas, donne l’impression de ne pas vivre avec lui ce moment. Par contre, Arthur sent sa violence se réveiller en lui, ses muscles, ses nerfs se tendre…
Il s’approche de son amie.
— Ce n’est pas normal, marmonne-t-il.
— Ça vient de là-bas, souffle-t-elle en pointant une zone de lumière parmi les troncs.
Arthur confirme d’un mouvement de tête, s’élance dans cette direction, talonné par Camille.
À une trentaine de mètres, une odeur de fumier les saisit.
Ils ralentissent.
Des troncs sciés gisent au sol, un espace déboisé s’étend devant eux et, sur leur gauche, un hangar, une sorte de structure agricole.
— Là… chuchote Camille.
— Chut ! murmure Arthur, venant de remarquer un seau renversé et un générateur électrique relié à des aiguillons, identiques à ceux utilisés par les bouviers pour piquer et presser leurs bêtes épuisées ou rétives.
Cette odeur…
Sa main se crispe sur son gourdin. Les battements de son cœur s’accélèrent. Ses yeux parcourent les alentours, furètent, se glissent dans tous les recoins. Il en est certain, quelqu’un se terre non loin de lui, à l’abri de son regard.
— Camille, on nous suit depuis le début. Reste près de moi. Surtout, ne…

On en parle

Bientôt

 

 

 

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