Le Sang de la Calabre

Le Sang de la Calabre de Pierre Angotti

Tarif de souscription jusqu’au 5 juin, date de mise en vente en librairie.

Le livre

Découvrez « Le Sang de la Calabre », une saga familiale palpitante et profondément humaine qui vous plongera au cœur de l’histoire tumultueuse de l’Italie du XIXe siècle. À travers le destin de Carmelo Sasso et de sa famille, ce roman dépeint une époque de révolutions et de changements, où les luttes pour la liberté et l’unification italienne façonnent le quotidien et les rêves des hommes et des femmes de Calabre. Ce récit vibrant est un hommage poignant à cette région méridionale, à ses paysages sauvages et à son peuple indomptable, dont les aspirations et les convictions ont traversé les générations. Avec une prose riche et évocatrice, l’auteur tisse une histoire de résistance, de courage et d’amour familial, où chaque page résonne d’un écho de liberté. Plongez dans une épopée captivante, un voyage exaltant à travers la richesse d’un passé encore vibrant d’échos aujourd’hui. Un livre pour tous ceux qui cherchent à comprendre l’âme d’un peuple à travers les yeux de ses enfants.

Pourquoi avoir écrit ce livre, comment vous en est venu l’idée ?

Qu’est-ce qui vous pousse à écrire ?

  • Mon travail relatif aux passions humaines (valoir, avoir, pouvoir) traduisant un désir de contribuer très modestement à l’évolution spirituelle du monde : à la place de l’orgueil faire un chemin d’humilité, à la place de l’intempérance développer la sobriété, à la place de la recherche de la toute-puissance, prendre conscience que celle-ci ouvre la porte à la violence.
  • Témoigner du message du Christ : joie et paix.
  • L’absence de racines (mes arbres généalogiques ne sont pas antérieurs au 17ème siècle)

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

  • Donner vie à ceux qui m’ont précédé et leur être reconnaissant de m’avoir transmis les valeurs qu’ils ont porté haut : le courage de quitter leur terre, l’esprit d’entreprise, le désir d’élargir leur horizon.
  • Etre fidèle à mes racines italiennes, tant toscanes que calabraises.
  • Rendre compte de la violence subie par les Calabrais au 19e siècle.

Comment vous en est venue l’idée ?

  • En 2013, pour le centième anniversaire de la naissance de mon père, François Angotti, 78 Angotti se rendirent en Calabre, à San Giovanni in Fiore, ville natale de mes ascendants paternels. Pour l’occasion, un immense arbre généalogique avait été réalisé. Or le nom de l’épouse de Carmelo, mon trisaïeul, n’y figurait pas ! Carmelo avait eu sept enfants d’un premier lit. Nous descendons de son fils Antonio, le fils qu’il eut à 80 ans, lors de son second mariage avec une jeune femme dont nous ignorons tout … J’ai souhaité donner vie à cette femme.

Premières pages

CHAPITRE I

Faire face !

En ce 28 mars 1783, à Borgia, près de Catanzaro, au sud de la Calabre, la journée avait été, comme à l’ordinaire, paisible. Les enfants pleins d’espièglerie jouaient dans les rues baignées de lumière, les mères préparaient le repas du soir et les hommes rentraient fourbus de leur journée de travail. Après s’être rafraîchis, ils aimaient discuter de leur journée en attendant l’heure du dîner.

La cloche de l’église n’allait pas tarder à sonner dix-neuf heures lorsqu’un étrange silence gagna le village. Les enfants, comme avertis par leur instinct, s’étaient arrêtés de rire et de se chamailler. L’espace d’un instant, les animaux demeurèrent interdits avant de se mettre soit à mugir, soit à aboyer mais très vite, tout un chacun put entendre un bruit sourd et sentir le sol se dérober sous ses pieds. La terre se mettait à trembler, rappelant à ses habitants combien elle était sujette à de violentes secousses.

Déjà tout récemment, à quatre reprises, la Calabre avait été durement éprouvée. Les 5, 6, 7 février et 1er mars, Oppido, Messine, Soriano Calabro et Filadelfia furent ravagées par des tremblements d’une extrême violence. C’était à présent au tour de Borgia de subir les foudres de la nature. En quelques instants, tout s’écroulait dans un vacarme assourdissant. La ville qui, jusque-là, offrait à ses habitants un aspect des plus harmonieux, n’allait bientôt n’être plus que ruines…

Églises et bâtiments publics, pourtant solidement construits, perdaient leurs murs et leurs façades si richement sculptées. Les statues juchées sur leurs socles commençaient à vaciller : elles semblaient comme s’animer peu à peu et, prises progressivement de tremblements saccadés, elles s’élançaient sur les passants stupéfiés qui détalaient, persuadés de vivre un véritable spectacle d’horreur. Pour s’en protéger, certains n’avaient que leurs mains et leurs bras tandis que d’autres entouraient leurs têtes de leur bras avec l’espoir vain d’échapper à la mort. Maria, le visage défait, la chevelure recouverte d’une poussière grise, se mit à appeler les siens.

— Marco, Andrea, Lorenzo, où êtes-vous ?

L’absence de réponse la plongea dans un effroyable désespoir. Elle renouvela son appel. Que ses enfants demeurent silencieux, eux qui étaient le plus souvent exubérants, lui fit craindre le pire… Amelia, l’une de ses voisines lui cria :

— Tes garçons, je les ai vus s’enfuir par la porte sud de la ville.

Maria, pleine de reconnaissance, la remercia et se mit à prier.

— Mon Dieu, faites qu’ils s’échappent de cet enfer ! Conduisez leurs pas, Seigneur, vers un endroit sûr et, je vous en supplie, gardez-les en vie.

Maria regarda autour d’elle. Ce n’était qu’arbres déracinés, maisons écroulées les unes sur les autres, sol éventré. Près du corps mutilé d’un homme, elle vit, proche d’elle, telle une Pietà, une femme éplorée qui semblait étrangère à toute autre souffrance. Toute construction, si belle soit-elle, n’était plus qu’amas de pierres, desquels montaient des appels à l’aide, des cris, des râles. Ces monticules hurlants contribuaient à plonger en enfer les âmes errantes. Véritable vision dantesque. Au pied d’une grande croix, miraculeusement intacte et toujours debout, un groupe d’hommes et de femmes priaient, les mains jointes, dans un silence assourdissant.

Depuis une fenêtre, une femme appelait à l’aide, lançant sa supplication, comme on lance une bouteille à la mer. Brusquement, basculant dans le vide, elle s’écrasa sur un éboulis de pierres. Maria ne put rien pour elle. En revanche, elle en aperçut une autre dont le corps était à moitié pris dans les décombres et qui levait les bras comme pour supplier le ciel de descendre sur terre.

— Tenez bon, j’arrive ! lui lança-t-elle

Elle vola à son secours, la tira par les bras en ayant toutes les peines à la sortir de son demi-tombeau. Un homme, qui passait près d’elles, tel un bon Samaritain, l’aida à l’extraire des décombres.

— Que le Ciel vous bénisse tous les deux. À mon tour, dit la femme, de venir en aide à des malheureux.

— Devant un tel désastre apocalyptique, dit Maria, nous ne pouvons être que solidaires ! Face à une nature qui détruit, tue, ensevelit, ne nous laissons pas gagner par un sentiment d’impuissance. Comment t’appelles-tu ?

— Angela ! Mon mari et mes enfants sont morts écrasés par les murs et le toit de notre maison. Il ne me reste plus qu’à aider les vivants et les morts-vivants qui vivent encore sous les ruines.

Maria désigna d’un geste deux personnes vêtues de noir, âgées et marchant avec difficulté.

— Allons les aider à se déplacer et à quitter la ville. On leur évitera d’être tuées par des chutes de pierre.

Chacune en prit une sous le bras. Ainsi attelées au joug de la solidarité, elles gagnèrent, non sans mal, l’extrémité de la ville.

— Par où et comment fuir ? s’enquit Angela.

Maria, pourtant forte et volontaire, eut un soupir de découragement en se rendant compte que les chemins et routes qui reliaient Borgia aux autres villages de la région avaient disparu.

On en parle

Bientôt

 

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