Le cercle du Treize

Le cercle du Treize – La légende de Jean l’Effrayé – Tome 3 de Sylvie Teper

418 pages
eBook : 11,99 €

4e de couverture

 La peur de la mort affaiblit le jugement et peut armer la main. Alors l’homme devient redoutable. 

Contraints de fuir Paris où sévit la peste, l’Effrayé et ses amis entrent dans un monde qu’ils ne connaissent pas, celui de la campagne et de ses croyances, plus fortes que la parole du Seigneur. Ils tentent de se réfugier à l’écart des grands axes, dans un bourg qui leur ferme ses portes. Leur arrivée dérange, fait ressortir la disparition de deux hommes. Bientôt, des moutons sont décapités et une grange brûle… l’hystérie est collective. Il faut un coupable pour apaiser les esprits… 

L’Effrayé devient le témoin d’une brutalité présente au fond de tout être vivant. Il suffit d’une occasion, d’une épreuve… Dans ce contexte où se mêlent ambition, complots et trahison, Jean l’Effrayé découvrira enfin la vérité sur ses origines. 

Les plus du roman

  • Le moyen âge au XIVe dans la région de Bourgogne 
  • Les épisodes de peste noire avec toutes ses conséquences… 
  • La suite de Jean l’Effrayé dans une saga où les générations des héros se succèdent 

Premières pages

Panier d’osier à la main, une petite vieille en robe noire chemine entre les chênes et châtaigniers de la côte boisée. Au passage, elle caresse la tête des fougères, comme d’autres, celle des enfants. Puis s’arrête le temps de confier quelques mots à un tronc. Dans un battement d’ailes, une corneille s’envole. Elle la suit des yeux, la salue, reprend son pas sur la sente qui, bientôt, pénètre et se perd dans une fougeraie. 
En contre-haut de cet étroit sentier, assis sur une souche toute moussue, Jean l’Effrayé, gaillard de vingt-sept ans, observe le dos de la grand-mère, dont l’esprit semble s’être envolé. Il s’étonne de cette présence solitaire et sereine dans une forêt infestée de loups. Lui-même tient une pique, au cas où. Pas elle. Que fait-elle donc ? Où va-t-elle ? Elle ne ramasse ni ne cueille quoi que ce soit. Est-elle, comme lui, rejetée par le reste du village ?
Il la couve d’un regard amical et complice, dans un silence paisible que tous deux ne troubleront pas.
Au loin, elle a disparu.
*
Dans la forêt nobiliaire du seigneur Jean de Clermont, inquiète, Émeline, jeune femme aux formes généreuses, tenant le bas de sa robe à la main, est déjà prête à s’enfuir. Cependant, elle reste sur place, guette l’arrivée éventuelle du garde, afin de prévenir à temps sa belle-sœur Marie, occupée à ramasser les mûres déjà bien noires, en cette fin août. Elle déterre aussi des racines comestibles, vérifie les pièges et collets. Personne n’a le droit d’en poser en ces lieux, sous peine d’amendes ou de pilori. Mais Marie affirme que le Seigneur a créé la nature pour tout le monde, qu’Il en est le seul propriétaire, et que dans sa grande bonté, Il offre ses fruits. Elle les accepte, c’est tout.
Émeline n’essaie même plus de la raisonner ou de lui faire payer son droit d’usage : Marie est une personne de caractère et de convictions. Émeline se contente de l’accompagner pour faire le guet, dans ce bois où elle n’aime pas venir, surtout depuis les deux « disparitions » ou peut-être… les deux meurtres. À cette seule pensée, elle frissonne, parcourt vite des yeux ce qui l’environne. Aucune menace imminente, mais…
— Emeline, tu vas finir par nous porter malheur, avec ta peur, lance Marie en lui montrant ses prises.
— Tu crois qu’ils vont recommencer ? 
Marie pose son panier, garni de deux lapins morts, qu’elle recouvre sur l’instant d’un linge, puis se redresse, crispe les poings, se fâche.
— Arreste de penser à ça, ou tu vas perdre la teste comme la vieille…
— Comment oublier, Marie ? Toi, tu le peux ?
— Ah, Bonne Mère !
Elle soupire, reprend son panier, et finit par dire :
 — On deschampe ! 
Elle tire Émeline par le bras, et ensemble, elles dévalent le flanc de la côte boisée, longent la plâtrière avant de filer à travers la prairie pour rentrer à la ferme.

On en parle dans les médias

Bel article de Zohra Ramdane

Interview par Jacques Labescat

Belle interview de Sylvie Teper à propos de son dernier livre

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